Contexte La respiration lèvres-pincées (RLP) améliore la dyspnée dans la maladie pulmonaire obstructive chronique. cette technique pourrait également être efficace chez les patients atteints de mala- dies pulmonaires interstitielles (MPI) et est souvent utilisée dans cette population, mais son efficacité dans ce contexte n’a jamais été validée. cette étude prospective randomisée croisée vise à évaluer l’impact de la RPL sur la dyspnée et la distance de marche chez les patients avec MPI.
Méthode 35 patients avec MPI et une capacité pulmonaire totale < 80 % de la prédite ont exécuté deux tests de marche de six minutes (TM-6) consécutifs. Ils ont été randomisés à utiliser la RLP pour leur premier ou le deuxième test, l’autre servant de contrôle. Les variables ventilatoires/métaboliques étaient récoltées via un enregistreur métabolique portatif et comparées entre les groupes. La dyspnée était évaluée par l’échelle de Borg.
Résultats L’utilisation de la RPL a produit des fréquences respi- ratoires plus basses et des volumes courants plus élevés (24 ± 8 vs 31 ± 8 resp/min et 1,6 ± 0,6 vs 1,2 ± 0,3 L, p < 0,001). La RLP détériorait la dyspnée à l’exercice (Borg post TM-6 5,2 ± 2,6 vs 4,2 ± 2,3, p < 0,001) et la distance de marche (403 ± 102 vs 429 ± 93 m, p < 0,001) et augmentait la consommation d’oxygène (p < 0,001). 29 patients (83 %) ont décrit la RLP comme étant moins confortable que leur respiration naturelle.
Conclusion chez les patients avec MPI, la RLP induit une dété- rioration de la dyspnée d’effort et de la distance de marche. ces résultats remettent en doute l’utilisation de cette technique dans cette population.